Les Cocktails sont comme une poésie liquide où chaque ingrédient est un vers, puis de vers en verre, les ingrédients prennent la forme d’un chapitre.

UNE APPROCHE SINGULIERE

Depuis plus de 15 ans, je trace ma route entre shaker et lumière, en équilibre entre cocktail et poésie liquide.

Autodidacte, c’est après six ans de service en salle que le déclic s’est produit, où j’ai fait du comptoir mon théâtre, et du cocktail, mon nouveau langage.

Je compose des recettes comme on écrit des poèmes : avec émotion, avec une touche artistique.

Je puise dans la nature, les saisons, les souvenirs et les rêves pour inventer des expériences uniques.

Ambassadeur, formateur, photographe et réalisateur, je mêle les arts et les arômes pour créer des univers sur mesure, comme une invitation au voyage imaginaire.

Chaque projet est pour moi une scène nouvelle, une aventure à composer.

Que ce soit pour une maison de spiritueux ou un événement, je cherche toujours à marquer les esprits avec élégance et sincérité.

AU DEPART.

J’ai commencé ma carrière en Angleterre, en tant que commis de salle dans la banlieue londonienne, après avoir reçu mon BEP Hôtellerie-Restauration au lycée Albert Bayet à Tours. Puis j’ai poursuivi en Côte d’Azur durant une petite année aux côtés du Chef Mathias Dandine à l’hôtel Les Roches, au Lavandou, étoilé Michelin.

Soif d’apprendre, mon aventure professionnelle se poursuit à Lyon avec l’ouverture de la brasserie Jols en tant que chef de rang durant un an. Nous voilà déjà en 2010, où je rejoins la grande adresse tourangelle de l’époque : Charles Barrier, où je vais prendre la place d’assistant maître d’hôtel et contribuer fortement à la montée en puissance de l’établissement, considéré à l’époque comme une des plus belles adresses du Val de Loire.

Premier shaker.

C’est à ce moment-là qu’il semblerait que j’aie radicalement changé de direction. Le service m’ennuie lorsque les objectifs sont largement atteints. Je prends donc un jour l’initiative de créer un cocktail sur ce bout de comptoir, au milieu de la salle, qui a priori ne servait que de plan de travail pour débarrasser ou servir les cafés. Peu ambitieux comme fonction, lorsqu’on sait que ce joli bar en bois trône au centre de la salle.

Je décide donc de créer mon premier cocktail. Un succès tel que les convives du restaurant en redemandent.

Je prends donc goût à en créer un deuxième, un troisième, puis une carte, puis…

Le PDG de l’époque m’envoie à la grande école Alain Ducasse pour apprendre les bases du métier, durant trois semaines.

C’est le chef Nicolas Murdaca qui me transmet alors son savoir, lui, qui est assistant chef barman du prestigieux hôtel Plaza Athénée, tenu d’une main de maître par le chef Alain Ducasse.

Je reviens, de mon ascension chez Charles Barrier. Je décide alors de faire mon premier concours : le MARTINI Contest.

Et là… c’est la catastrophe. Je me ramasse comme pas permis. Je ne suis même pas sûr que les jurys aient eu le courage de lire la moitié de mon dossier, sans saveur. Une grande remise en question se met alors en route.

Le chef Hervé Guttin, du Bistrot de la Tranchée, à Charles Barrier, m’encourage et me certifie que mes recettes sont bonnes, il manque juste l’équilibre, l’expérience.

Je me plonge alors dans les livres, les vidéos YouTube des barmen tant convoités de l’époque, puis je retente ma chance l’année suivante, avec une recette qui  je ne le sais pas encore, me suivra toute ma carrière : Le Royale is Your Martini.

Une recette qui fera mouche auprès du jury international, sur la grande scène du Martini Contest 2013, à Pessionne, dans la maison mère italienne Martini.

Voilà mon premier concours. Le soir même, j’appelle mes parents, les larmes aux yeux. Un rêve vient de se réaliser. Je suis sur mon nuage, j’ai l’impression de toucher les étoiles.

Chef Barman.

Peu de temps après cela, c’est le directeur du Château d’Artigny, Pascal Brault, qui me confie sa confiance en m’offrant la place de Chef Barman. Une place qui changera ma carrière, ma vie.

Et oui, on peut le dire, car durant cinq années, je vais mettre toute mon énergie au service du shaker et me dépasser dans l’apprentissage des techniques de bar. Je vais littéralement y développer ma signature, réussir à créer un lien entre mes traits de caractère artistiques et la création de tableaux liquides, avec des visuels qui, à l’époque, marquent les esprits.

Je vais enchaîner concours sur concours, sans relâche, y travailler des nuits entières avec ma petite amie Soizic Shaddie pour réussir à convaincre chaque jury.

Puis je vais enchaîner quelques victoires : le Challenge des Barmans à Rennes, Jack Daniel’s en 2017, une troisième place Europe au Bartender Society en 2018.

Évidemment, le soleil ne brillera pas tous les jours. J’ai essuyé quelques défaites qui m’ont fait mal, beaucoup de mal.

Une sorte de gifle prise en plein visage, dont il faut des semaines pour se remettre.

Mais la lumière brille au-dessus de moi. La presse s’empare rapidement de mon profil étrange, pas commun.

Voilà un barman qui crée des choses pas comme les autres.

Un barman qui utilise des insectes dans ses recettes.

Un barman qui reproduit des objets sous forme de goût.

2020 sonne la fin de mon parcours extraordinaire au Château d’Artigny.

Bonjour Dinard.

2020 sera l’année de toutes les nouveautés. Sophie Bannier, directrice du prestigieux hôtel Castelbrac, m’ouvre ses portes pour prendre la place de Chef Barman et tout reprendre de A à Z dans ce bar, presque triste au milieu d’une déco Art Nouveau.

Je vais encore dépasser mes propres frontières en créant, encore et encore, des cocktails qui doivent être à la hauteur de l’exigence d’une clientèle internationale.

Tous les trois mois, on recommence une carte, les gars.

On recommence tout : de nouveaux verres, de nouveaux univers.

J’écris ma carte comme un livre, qui, au détour de chaque vers, met en scène un nouvel ingrédient qu’on sert dans un verre.

Les concours s’enchaînent encore. Quatre autres victoires viennent s’ajouter à mon palmarès.

Et pourtant, entre nous, je peux vous dire que ces cinq années à Castelbrac ont été merveilleuses… et très dures à la fois.

Je suis tombé bas, parfois. Des remises en question puissantes, si puissantes qu’elles m’ont fait perdre l’appétit… et ma confiance.

Les équipes du début, à Castelbrac, n’étaient pas tout à fait avec moi.

J’ai dû faire mes preuves, sans relâche, sans faille, avec une rigueur réglée au millimètre pour montrer que je méritais ma place.

Avec le temps, j’ai réussi à reconstituer une équipe en béton armé, qui me donnera des ailes.

C’est d’ailleurs à ce moment-là que je crois avoir eu l’idée de créer des cocktails dits "Expérience".

Des recettes qui s’entremêlent entre cocktail et gastronomie, servies en plusieurs services, avec pour chacun une identité si particulière…

Notamment Happy Birthday, où j’ai réussi à reproduire le goût du papier cadeau.

2025, Castelbrac, c’est terminé. J’offre le flambeau à mon partenaire de guerre, Pierrick Pradel.
Je décide alors de changer ma façon de travailler. Et si je mettais mon savoir-faire au service des marques et des chefs ?

Me voilà barman indépendant.

D’où ces quelques lignes, pour vous raconter tout ça…

Comment j’en suis arrivé là…